Projet Scientifique
Les Cyclones Tropicaux
Matthieu ATTALI Xavier CHASSAGNEUX Lucien DÉGARDIN
Rodolphe GOURSEAU Xavier MISSERI Pierre-Louis
NAUD Ngoc Anh VU
31 mars 2003
Table des matières
-
Dynamique bi-dimensionnelle
- Dynamique bi-dimensionnelle sur le
globe
- Trajectoire du cyclone
1. Dynamique bi-dimensionnelle
Pour
comprendre certains comportements dynamiques des tourbillons
atmosphériques, on utilise, en première approximation, un modèle
simple appelé 2D-barotrope qui repose sur les approximations
suivantes :
-
on considère un fluide inviscide et incompressible,
- l'écoulement est bi-dimensionnel.
En effet, en prenant comme grandeurs
caractéristiques 1 L=106 m, U=50
m.s-1, n=10 m2.s-1, obtient un nombre de
Reynolds Re~5.1012»1 et un nombre de Mach
Mc~10-1«1, valeurs qui justifient
respectivement les hypothèses du fluide inviscide et
incompressible.
La hauteur caractéristique est h=104 m et la longueur
horizontale est L=106 m si bien que l'écoulement
peut être considéré comme bi-dimensionnel dans le plan
horizontal.
L'équation d'Euler à deux dimensions s'écrit alors :
En passant cette équation au rotationnel, en utilisant
l'incompressibilité du fluide 2, la définition 3 de w et en
utilisant les formules sur les opérateurs vectoriels, on obtient :
Mais, U est dans le plan horizontal, et
w est selon ez, donc :
grad(U).w=0 et on a alors :
D
w/D t=0 (1.1)
Il y a donc conservation de la vorticité
w=( ¶ vy
/¶ x
-¶ vx/¶ y ) ez
L'écoulement étant incompressible, on a : div(U)=0. Donc
: $ Y champ vectoriel tel que :
U=rot(Y). De plus, l'écoulement étant
bi-dimensionnel,
on a : Y=Y(x,y) ez. Ainsi on a :
On a alors :
U.grad(Y)=vx ¶Y/¶
x+vy ¶Y/¶ y=vx vy-vy vx=0.
Ainsi : y=cteÞ
dY=0Þgrad(Y).d
l=0=grad(Y).UÞ
dl // U.
Donc les équi-Y correspondent aux lignes de courant.
L'écoulement étant stationnaire, ce sont aussi les trajectoires.
Considérons un vortex ponctuel (w=0 sauf en r=0)
de circulation G0. On a par conséquent 4:
Or, par invariance par
rotation 5 et par
incompressibilité 6 de
l'écoulement, U=U(r) eq et donc :
D'où, à une constante près :
Y(r,q)=-(G0/2p)ln(r) (1.3)
Un tel tourbillon est stationnaire et il est emporté par
l'écoulement. Dans un écoulement à vitesse U, le tourbillon
décrit une droite de même sens et de même
direction 7 que U, à la
vitesse U.
Figure 0.1 : Paire de vortex ponctuels de signe opposé
(G0,-G0).
Dans le cas d'une paire de vortex, le vortex G0 induit une vitesse
(G0/2p) d sur le vortex -G0,
et le vortex -G0 induit une vitesse
(G0/2p) d sur le vortex G0
(Fig. 0.1).
Ainsi les deux tourbillons restent à la distance d et se
déplacent à la vitesse (G0/2p) d vers
le haut.
2. Dynamique bi-dimensionnelle sur le globe
Figure 0.2 : Repère local utilisé dans la dynamique
bi-dimensionnelle.
Afin de reproduire de certains effets dynamiques, il est
nécessaire de prendre en compte la rotation de la Terre et la
géométrie sphérique de celle-ci. On se place alors dans un repère
localement cartésien en un point M de la surface du globe (Fig. 0.2).
Dans le référentiel galiléen géocentrique, il faut ajouter, à la
vitesse relative de l'écoulement, la vitesse due à la rotation de
la terre. Donc le rotationnel de la vitesse dans le référentiel
est la somme de w et du rotationnel de la vitesse
due à la rotation de la Terre, dont la projection sur l'axe
vertical local 8
est deux fois le vecteur rotation 9. Cette
projection vaut donc 2 W0sin(q). Ainsi
on obtient :
D(w + f)/D t=0 (2.1)
f=2 W0sin(q) (2.2)
Cependant, en coordonnées cartésiennes, les variations de f
s'écrivent au premier ordre :
f~ 2W0sin(q)
+(2W0cos(q)/R) y=f0+b y (2.3)
L'approximation plan-beta est valide pour
y/R infinitésimal 10.
b est maximal quand q= 0 c'est-à-dire à
l'équateur.
Si on reprend l'équation (2.1), on obtient 11:
En notant J(f,g)=(¶
f/¶ x)(¶ g/¶ y)-(¶
f/¶ y)(¶ g/¶ x), on a :
¶Y/¶
t+J(Y,Y)+b¶Y/¶
x=0 (2.4)
On considère alors un tourbillon
axisymétrique 12 Y(x,y)=Y0(r). On a :
J(Y0,Y0)=0 . En régime stationnaire, grâce à
(2.3), on obtient :
D'où, comme on ne veut pas une solution triviale et que
b¹0:
q=±p/2 (2.5)
Un tourbillon axisymétrique stationnaire ne peut exister qu'aux
pôles.
Un tourbillon aux latitudes tropicales peut, entraîné par la
circulation atmosphérique à grande échelle, se déplacer en
latitudes.
L'équation (2.1) donne w +f=cte. Or, quand le cyclone se
déplace, f augmente et donc nécessairement w diminue.
Ainsi, il existe une latitude où w s'annule et le cyclone
disparaît alors.
3. Trajectoire du cyclone
Pour
calculer l'évolution initiale d'un tourbillon axisymétrique Y0(r) , on utilise un développement de Taylor de la fonction
de courant :
Y(x,y,t)=Y0(r)+ |
|
Y1(x,y)+( |
|
)2 Y2(x,y)+... |
avec t0=1/b r0, r0 étant une
taille
caractéristique du tourbillon.
En utilisant l'équation (2.3), on obtient :
J(Y,Y)=J(Y0,Y0)=0 (à t=0)
Et donc :
Y1/t0+b
cos(q)¶Y0/¶ r=0 (3.1)
En choisissant un tourbillon initial défini par :
on obtient, en résolvant l'équation (3.1) 13:
Y1(r)= |
ì
ï
ï
í
ï
ï
î |
|
(3.2)
|
Donc au centre du tourbillon, la vitesse induite par Y1 est
:
soit
v(r=0)=w0 r0/6 ey
(3.3)
Ainsi, le cyclone va se déplacer selon ey,
c'est-à-dire vers le nord dans l'hémisphère nord et vers le sud
dans l'hémisphère sud (b<0 dans l'hémisphère sud).
Plus précisément, en raisonnant dans l'hémisphère nord, Y1
est un dipôle et Y0 fait tourner ce dipôle. Dons juste après
sa formation, le cyclone va se diriger vers le nord avec une
courbure vers l'ouest due à la force de Coriolis. Mais le temps
t augmentant, la contribution amenée par y1 va devenir
prépondérante si bien que le cyclone va dévier vers
l'est 14
jusqu'à ce que le cyclone disparaisse.
Figure 0.3 : Best track positions for Hurricane Floyd, 07-17 September
1999.
L' exemple du cyclone Floyd (Fig. 0.3) montre bien le déplacement bien vers le nord pour
l'hémisphère nord.
Le modèle est "très loin" de prédire la trajectoire réelle d'un
cyclone car il utilise le plan tangent pour le déplacement. Ceci
n'est valable qu'au premier ordre. Le modèle ne tient en plus pas
compte ni des vents ni du relief qui sont des éléments non
négligeables dans la trajectoire des cyclones.
- 1
- grandeurs caractéristiques
pour des tourbillons atmosphériques tels des cyclones, des
dépressions, et des anticyclones
- 2
- div(U)=0
et r=cte
- 3
-
w=rot(U)=w ez
car écoulement bi-dimensionnel
- 4
- où C(O,r) est le cercle de centre O et de rayon r>0
- 5
- U=U(r)
- 6
- div(U)=0Þ¶(r Ur)/¶
r=0Þ
Ur=A/r¾®r®
00Þ A=0Þ U=U(q)eq
- 7
- théorème de Helmholtz
- 8
- on ne s'intéresse pas aux autres
composantes ici puisque l'écoulement est supposé bi-dimensionnel
- 9
- la vorticité dans
une rotation solide vaut deux fois le vecteur rotation
- 10
- donc pour
des valeurs de y inférieures à 500 km
- 11
- en
utilisant le fait que : $ Y; U=rot(Yez)
Þ w=rot(rot(Y))=grad(div(Y))-DY
et div(Y)=0
- 12
- tourbillon à symétrie cylindrique qui
en première approximation rend compte de l'écoulement d'un
cyclone
- 13
- les
constantes sont fixées par continuité du champ et de sa dérivée
car U est continue
- 14
- le pôle le plus au nord du dipôle est plus
intense que le pôle le plus au sud
Ce document a été traduit de LATEX par
HEVEA.